J’ai de nouveau quitté ce continent pour retourner en Afrique où je t’ai rencontrée, jeune beauté nigérienne, sous les arcades de la belle ville de La Rochelle. Tu étais époustouflante sous ton chapeau aux longs rubans dont on ne voyait pas le sommet. Tu portais ton maquillage de fête. Tes lèvres parfaites étaient peintes en bleu. Des pastilles blanches et or ornaient tes joues et ton front impérial. Je t’ai fait telle que tu étais. J’ai essayé de reproduire tout ce que je voyais sans rien changer. Je me suis faite humble et respectueuse. Je ne t’ai pas donné la vie. Tu étais la vie. Je n’ai même pas cherché à t’inventer une histoire. Mon imagination était restée pétrifiée devant tant de beauté et de noblesse partagées.